• Ste Thérèse suite p. 5

    Grâces de phénomènes mystiques

    D'autres saintes ont vécu ces faveurs particulières et ce n'est pas là l'important. Elle-même disait qu'il ne fallait pas trop s'en soucier. Je ne sais plus qui, peut-être le Père Marie-Eugène de l'Enfant Jésus, a dit que le Seigneur nous permet de vivre des grâces spéciales parce que nous en avons besoin dans le dessein de notre mission.

    Quant au terme "mystique", comprenons que nous y sommes tous appelés. La vie mystique n'est rien d'autre qu'une vie chrétienne réellement et habituellement menée par l'Esprit Saint. Il agit par ses dons reçus au baptême.

     

    Thérèse de Jésus.

    Une légende raconte que Philippe II, le roi d'Espagne, lui aurait un jour demandé : " On dit que vous êtes belle, avisée et sainte. Qu'en pensez-vous ?" 

    Elle lui aurait répondu : " Si je suis belle, vous pouvez en juger par vous–même. Ingénieuse ? Il ne semble pas que je sois nigaude ; quant à être sainte, Dieu seul le sait ! "

    Si cette répartie n'est pas historique, elle exprime pourtant à merveille l'esprit vif, humoristique, humble et réaliste de Ste Thérèse.

    Thérèse puise toutes ses forces dans la prière. Grâce à la prière, elle fait la rencontre du Christ vivant : elle atteint l'union avec Dieu, elle mène son œuvre de réformatrice du Carmel et fait tant de fondations.

    Thérèse prend la plume contrainte par l'obéissance, dans l'intention d'être conseillée et de garder l'incognito. Mais petit à petit, elle s'enhardit et se met à enseigner, non seulement ses confesseurs, mais encore ceux qu'elle appelle "les spirituels" comme elle, les débutants et les chrétiens de toutes sortes.

    Ce n'est pas par désir de briller. Une force irrésistible la pousse : son ardent amour de Dieu et des âmes.

    L'enseignement de Thérèse est un itinéraire du chemin de la perfection, du plan des sept demeures de l'âme avec, si j'ose m'exprimer ainsi, les "sens interdits." Itinéraire qui va de la contemplation à l'action pour aboutir à ce qui est pour elle, l'apogée de la vie spirituelle : la fusion de Marthe et Marie dans notre âme et dans notre comportement.

    L'oraison

    Elle nous communique cette contemplation, cette action. Elle nous demande d'opérer la fusion de notre vie matérielle et de notre vie spirituelle.

    Tous ses livres traitent de l'oraison et il est bien difficile d'expliquer l'oraison thérésienne en peu de mots

         " L'oraison mentale n'est rien d'autre, à mon avis, qu'un commerce d'amitié où l'on s'entretient souvent et intimement avec Celui dont nous savons qu'Il nous aime (Vie 8,5)."

    Pour faire oraison, il faut être deux. Le plus important n'est pas soi mais l'Autre, Dieu. Pour Thérèse, l'Autre, Dieu est plus particulièrement Jésus et elle insiste sur la nécessité de ne jamais perdre de vue l'humanité de Jésus Seigneur.

    " Il ne s'agit pas de beaucoup penser mais de beaucoup aimer."

    L'oraison ne réclame pas beaucoup de paroles, ni de grandes considérations. On fait comme on peut. Mais on est heureux d'être ensemble comme deux personnes qui s'aiment et n'ont pas besoin d'échanger grand'chose. La présence mutuelle régulière, répétée, suffit à donner cette connaissance instinctive qui est le fait de deux êtres à l'unisson.

    Thérèse n'a pas de méthode. Pendant de longues années, elle s'est toujours munie d'une lecture. Mais elle estime qu'en présence du Seigneur, au contact de sa présence infiniment actuelle, il suffit de Le regarder.

    Toute sa vie Thérèse entraîne à l'oraison. Pour elle, l'oraison est une aventure, elle est progressive. Elle a une histoire comme tout rapport amoureux.

    Dans le Chemin de la Perfection, elle nous met en route et nous retrace les premières étapes de cet itinéraire. Son Autobiographie contient un traité des degrés d'oraison. Le Livre des Demeures décrit la progression qui caractérise la prière et la vie spirituelle.

    Thérèse parle de son Seigneur avec toute la familiarité, la délicatesse et la tendresse d'un cœur de femme aimante.

    Dans le Chemin de la Perfection, elle abonde en petites notes : elle parle de son Bien Aimé comme d'une personne dont elle a découvert, tout au long de la vie commune, les traits de caractère.

    " Mon Dieu n'est nullement susceptible. Il n'est pas méticuleux… Il s'accommode de toutes nos façons.. Lorsqu'il nous demande des comptes, Il n'est pas minutieux mais magnanime… Il paye scrupuleusement… Il n'aime pas que nous nous cassions la tête à beaucoup Lui parler… Il est très bon payeur…"

    Rien ne manque à ce " commerce d'amitié."

    On y trouve la demande audacieuse. A propos d'un prêtre, elle raconte :

    " Après avoir dit au Seigneur, que le sachant bon je le voulais très bon, j'ajoutais : Seigneur vous ne pouvez me refuser cette faveur. Considérez qu'il convient que cet homme soit de nos amis."

    Un peu plus loin on trouve aussi une scène de ménage. Elle se plaint au Seigneur : dans les innombrables travaux qu'elle assume pour Lui obéir, rare sont les moments qu'elle peut soustraire pour Lui tenir compagnie et Il se cache !

    " Je crois, Seigneur que s'ii m'était possible de me cacher de vous comme vous vous cachez de moi, votre amour pour moi, je le crois, je le pense, ne le supporterai point… Ceci n'est pas supportable, Seigneur !  Je vous prie de considérer que c'est faire injure à celle qui vous aime tant."

    Google Bookmarks

    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :