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Cantate de la terre 2
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Par édithpauëtt le 16 Septembre 2012 à 06:31
« Est-ce que je crois aux fantômes ?
Non, mais j’en ai peur. »
Mme du Deffand
Angoisse, frayeur, crainte, peur…
Sous toutes ses formes, la peur,
de plus en plus, envahit
notre société et nos esprits.
Elle incite au repli
individualiste et frileux,
renfermement nerveux.
Peur viscérale,
de l'homme, indissociable ;
frayeur inhérente
à la nature humaine.
La violence émergeante
engendre appréhensions et haine.
Peurs résurgentes
d'une époque révolue,
souvent inconscientes.
Angoisse de l'inconnu,
crainte ancestrale,
hantise machinale.
Quelle qu'elle soit
elle nous met aux abois,
nous envahit et tourbillonne,
elle nous environne.
De l'abîme de nos méandres,
la peur nous tenaille.
Sans bien comprendre,
elle nous assaille,
se révèle maîtresse
de nos actes ou démissions,
de nos détresses,
nos refus, nos compromissions.
Elle nous pousse à renoncer
avant de l'avoir dénoncée.
Centre du monde
nous devenons à nous-mêmes
dans le combat qu'elle féconde
et les débats qu'elle sème.
Perception d'un danger possible,
la peur a une racine
souvent perfectible.
Mais on imagine
une anticipation de réalités
et de scénarios faits et refaits :
crainte de défaillances,
de ne maîtriser l'évènement,
peur de l'affrontement,
de manquer de présence
d'esprit et de rapidité,
sentiment d'insécurité…
Nos peurs sont multiples;
dans leur périple,
elles nous rendent esclaves
et nous entravent
Nous refoulons nos peurs
avant de les affronter.
Le refus éhonté
de notre frayeur
nous conduit à la panique,
perte du contrôle de soi,
devenir fantomatique
où phobies, effrois
mènent au déséquilibre.
Affronter ses peurs,
frayeurs et terreurs
nous rend libres,
dans la défiance
de notre imaginaire.
La reconnaissance
de notre adversaire
nous empêche de sombrer,
de nous laisser submerger ;
ou de nier et fuir
et d'autrui nous servir,
en utilisant leur peur en arme
et le maintenir en alarme.
Toute peur nous invite
à accepter notre humanité
et admettre notre pauvreté.
Elle nous incite
à l'humilité et la réflexion,
traverser dans la confiance
l'épreuve avec patience,
suivre en sa résurrection
Jésus-Christ qui prend la main
de chacun pour marcher avec lui
sur la mer, aujourd'hui
et dans tous nos lendemains.
©29 décembre 2009
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Par édithpauëtt le 12 Septembre 2012 à 06:43
Qui nous fera voir le bonheur ?
Ps 4,7
Nous courrons après le bonheur
et à côté, nous passons.
Nous le rêvons
plus que nous le vivons,
nous voulons sa conquête.
Nous cherchons des recettes
bien terre à terre.
Préoccupation séculaire,
quête universelle,
angoisse existentielle.
La société tend des perches
à notre recherche,
plaisirs de façade,
futiles et fades.
Notre civilisation de publicité
construit un bonheur stéréotypé.
Elle nous impose une figure
du bonheur dans une course
à la jeunesse, à l'imposture,
promesse de source
de toute réussite.
Elle nous précipite
dans une décadence
où brille par l'absence
toute valeur véritable,
solide et durable,
morale et spirituelle,
Si bien qu'on achète
le bonheur et on l'empaquette.
Joies artificielles
où règne la désespérance,
monde de performances
qui crée et génère
une ambiance mortifère.
Bientôt nous congèlerons,
comme un propriétaire,
et ainsi nous garderons
un bonheur bancaire
pour nous en servir
à notre convenance.
Rien ne saurait fournir
le bonheur : il devance
toute velléité de capture
et s'échappe, fragile,
libre mais indocile.
Il se sauve et n'a cure
de tous ces gens
qui, avec leur argent,
veulent l'acheter.
Inutile de le guetter.
Mais qui est-il ?
Il n'a pas de définition,
aucune ambition.
Il est si subtil !
Il est plénitude, habitation
mais pas acquisition.
Il ne se mérite pas et jamais
il n'est donné d'emblée.
Né au fond de nous-mêmes,
de notre capacité à être
une âme qui aime,
non pour elle-même,
dans le don, ouverte à l'Autre.
Il se nourrit des plaisirs
simples que nous offre la vie.
Il nous demande de consentir
à lui ouvrir comme à un ami,
de le protéger comme un enfant.
Ne pas l'étaler, il est discret,
même timide et secret.
Il exige un cœur d'enfant
pour accueillir sa visitation.
19 décembre 2009
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Par édithpauëtt le 12 Septembre 2012 à 06:40
La liberté n'est pas tant
à choisir qu'à consentir.
Père Monnier
Sur la terre entière
Eluard a écrit ton nom.
De toutes nos prisons,
nos barrières intérieures,
il faut d'abord nous libérer.
Liberté, mot retentissant !
Liberté des peuples, des classes,
liberté du travail, du sexe…
L'être humain s'émancipant,
il croit posséder toute liberté.
Céder à tous nos caprices
ne mène pas à la liberté.
L'homme cherche à s'évader:
La liberté est souvent créatrice
pour affronter les réalités.
Vouloir tout et n'importe quoi
conduit à l'esclavage.
Être libre n'est pas libertinage.
La liberté se reçoit,
elle ne s'acquiert ni ne s'achète
On ne vole pas à sa conquête.
Des contraintes, l'abolition
n'entraîne pas à la libération,
mais elle est précieuse quête
dans une lente maturation.
De bataille en bataille,
d'abandon en abandon,
de pardon en conversion,
la liberté se taille
un chemin véritable.
De libération en libération,
la liberté est un exode.
Elle ne s'accommode
d'aucune compromission
malgré nos obligations.
Prisonnier de notre être,
obéir à nos impulsions
est tout simplement notre prison.
Dans la vérité, se connaître
aide à trouver la liberté.
Sentier de purification,
jaillissement d'un divin ailleurs
où va puiser les profondeurs
de notre âme, la libération
ouvre à l'espace de Dieu.
Malgré ce que nous subissons
- nous ne l'avons pas choisi -,
Seul Jésus nous apprend dans la vie
que marcher avec Lui à l'unisson
nous ouvre à la vraie liberté.
3 décembre 2009
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Par édithpauëtt le 12 Septembre 2012 à 06:36
Silence ?
Le silence est un défi,
Tant de bruit nous emplit !
Quel silence ?
Le silence absolu existe ?
Le bruit persiste
dans le silence même.
Tout est bruit !
Bruit infime ou extrême,
bruit d'autrui,
bruit de circuits.
Notre société est bruyante,
notre technologie est bruyante
de jour comme de nuit.
Le bruit s'est incrusté,
il envahit nos maisons
et nos appareils ménagers
pullulent à foison
de déclics sourds et grinçants,
de craquements perçants,
de bourdonnements agaçants.
Claquements, vrombissements,
échappements, grondements,
miaulements, aboiements,
vacarme et hurlements
d'enfants ou de sonos,
avions, autos, motos…
Tout émet un son, un bruit.
Certains, dans le bruit, se vautrent,
en instaurent la loi,
pour fuit la rencontre,
fuite de soi, hors de soi.
Dans une culture de bruit,
nous devenons otages du bruit
comme une fatalité.
Dure réalité !
Nous-mêmes sommes bruits :
agitation perpétuelle de nos pensées,
constructions de scénarios insensés,
notre folle du logis nous nuit,
mixages de revendications,
brassages de justifications.
Le silence absolu n'existe pas.
Il est grignoté pas à pas
par tant de sonorités.
Elles utilisent des stratagèmes
pour nous détourner de nous-mêmes,
de la recherche d'intériorité.
Le monde et sa précipitation,
nos vies et leur agitation
nous entraînent dans le brouhaha
et nous perdons la Parole
jaillit du silence dans l'anonymat.
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Par édithpauëtt le 12 Septembre 2012 à 06:28
On agit,
on s'agite,
on se dépense.
Derrière le dévouement
qu'est-ce qui se cache ?
Un agir pour prouver,
se prouver quoi ?
N'est-ce pas une perche
pour la négation de soi ?
On croit se dévouer,
mais qu'est-ce qui
nous pousse ainsi
trop souvent dans un faire
pour penser être ?
Il est plus facile
de s'adonner à des actes,
que de creuser
en nous la vérité,
pour avoir le sentiment d'exister,
se croire nécessaire, une utilité,
se libérer de sa fragilité,
trouver une place, être reconnu.
Meubler sa vie de futilités
pour fuir l'impossibilité
de regarder ses blessures à nu.
Tant de masques portés ainsi !
Cacher la pauvreté de son humanité :
perpétuel conflit !
Être errant à la recherche de soi-même
et du sens de sa vie,
plutôt que conquérir son intimité.
Accomplissement toujours inachevé,
perpétuelle négativité.
L'homme se cherche
sans trouver sa tranquillité.
Il espère de la pitié
dans la quête de sa liberté,
dont il poursuit le rêve.
Il ne connaîtra pas de trêve
tant qu'en son centre,
il n'aura trouvé la Trinité.
30 novembre 2009
Getty nimage
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