• Sur le chemin


    Luc 14,24-35

    Ils marchent

    de Jérusalem à Emmaüs.

    Le chemin leur parait

    plus long que d'habitude.

    Leurs pas sans énergie

    sont ponctués de paroles

    et de longs silences.

    La tristesse, la déception

    pèsent sur leurs pas,

    sur leur conversation,

    alourdissent les silences

    Ils sont amèrement déçus.

    Ils avaient cru en ce prophète,

    Jésus de Nazareth.

    Il enseignait comme aucun prophète

    n'avait jamais expliqué les Écritures.

    Il faisait des miracles.

    Ils avaient espéré

    l'avènement d'un monde nouveau,

    la libération d'Israël,

    plus d'amour et de justice.

     

    Ils retournent chez eux

    pour oublier le cauchemar.

    Jésus était mort

    comme tout homme.

    Fini ! Tout était fini !

    Le pouvoir l'avait tué.

     

    Oh oui ! Il y avait bien

    ces quelques femmes.

    Elles assuraient n'avoir plus trouvé

    le corps de Jésus.

    Elles auraient même

    rencontré des anges !

    Visions de femmes !

     

    Eux, les disciples,

    ils l'avaient vu

    de leurs yeux de chair.

    vivant et mort.

    Ils l'avaient côtoyé, attendant

    qu'il satisfasse leurs ambitions,

    leur besoin de triomphe,

    de voir leur pays délivré

    du joug de l'ennemi.

     

    Jésus était mort.

    Ils étaient endeuillés

    de la perte de leurs espoirs

    et de la mort de Jésus.

     

    Désemparés, perdus, brisés,

    Ils ne savent plus qui croire,

    quelle espérance possible.

     

    Pourtant quelques compagnons

    ont trouvé les choses

    comme les femmes

    le leur ont raconté

    Mais Lui, ils ne l'ont pas vu !

     

    Eux, ils l'ont vu arrêté,

    condamné, mis en Croix…

    Si préoccupés à remâcher

    leurs désillusion, leur chagrin,

    à regarder le bout de leurs pieds,

    ils ignorent la vie, le printemps.

    Ici et là, des pâquerettes étalent

    leurs pétales au soleil couchant.

    Même un papillon se hasarde

    de fleur en fleur..

    Ils ne s'aperçoivent pas

    que quelqu'un les a rejoint

    depuis un bon moment

    Ils ne le voient pas,

    ne le reconnaissent pas.

     

    Ils sursautent.

    L'étranger leur dit :

    " De quoi causiez-vous donc

    tout en marchant ? "

    " Tu viens de Jérusalem

    et tu ignores les évènements

    de ces jours-ci ? "

     

    Ils racontent, s'animent.

    Confier leur découragement

    les libère un peu

    du poids de leur détresse.

     

    L'inconnu a pourtant

    une voix familière.

    Il leur explique,

    reprend les évènements et l'Écriture.

    Surtout qu'il continue de parler !

    Il nous ouvre un horizon si différent !

    " Reste avec nous !

    Viens ! Viens chez nous !

    Le jour baisse, il se fait tard !

    Nous sommes heureux

    que Tu demeures chez nous. "

     

    Ils vont partager le repas.

    Si l'invité pouvait rester encore.

    Il parle aussi bien que parlait Jésus.


    Mais maintenant Jésus se tait.

    Puis Il prend le pain, le bénit,

    le rompt et le leur donne. 

     

    Mais…

    Nous connaissons ce geste !

    Nous…

    Jésus !

     

    Où es-tu ?

     

    Jésus a disparu.

    Les disciples comprennent enfin :

    Les femmes l'avaient bien dit !

    Jésus est ressuscité !

    Jésus est vivant !

    Et leur cœur est tout brûlant.

     

    Le soir est tombé

    mais ils ne tiennent pas en place.

    Ils repartent à Jérusalem

    et leurs pieds touchent à peine terre

    Le chemin est vite parcouru.

    Ils sont transportés de vie,

    de joie, d'espérance.

    S'ils pouvaient voler

    pour aller plus vite !


    Leur joie déborde

    et leur cœur bondit,

    ne peut contenir tant d'émotion.

     

    "Il est vivant ! "

    "Il est vivant ! " crient-ils

    avant même de voir les Apôtres.

     

    " C'est vrai,

    Simon-Pierre l'a vu ressuscité ! "

    Ils racontent chacun

    les évènements qu'ils ont vécu.

    Des larmes quelquefois s'échappent.

    Ils sont délivrés

    de la chape de la mort,

    délivrés de leurs aveuglement,

    délivrés d'eux-mêmes,

    délivrés de l'image

    qu'ils se sont forgée de Dieu.

     © 11-4-2012

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